Que se passe-t-il au sein de Transco, la société publique de transport de bus congolais ?
L’ONG congolaise ODEP, a publié un rapport dénonçant des années de mauvaise gestion au sein de cette entreprise, voire même une « escroquerie d’État ». Elle réclame des enquêtes pour faire la lumière sur les raisons de sa mauvaise santé financière, alors qu’un plan de relance est en cours d’élaboration.
La sonnette d’alarme est tirée très tôt à Transco. En septembre 2014, la société d’audit KPMG fait un état des lieux et pointe de sérieux problèmes de gestion, parmi lesquels un structurel : l’absence de rentabilité lié au faible coût du ticket.
Selon un rapport confidentiel, à l’époque, la toute jeune société publique dispose encore de quelque 500 bus, dont plus de 120 jamais utilisés, mais elle connaît déjà des soucis de traçabilité, entre autres, la gestion des stocks, de la trésorerie ou même le contrôle budgétaire ne sont pas « formalisés », note le rapport.
Il y a aussi des écarts entre les stocks annoncés et leur réalité. Pire encore, ce ne sont pas les pièces de rechange les plus vitales qui ont été commandées.
Le résultat est que Transco doit se fournir au cas par cas et localement pour maintenir l’état de son parc. Envoyés pour aider à la création de la société, des « experts de la RATP », la société française de transport, ne vont pas tarder à claquer la porte, dénonçant eux aussi des malversations dans des notes internes rendus publics par la presse.
Un nombre de bus divisé par cinq
Six ans plus tard, il n’y a plus qu’une centaine de bus en activité. L’État doit remettre la main au portefeuille pour racheter 440 bus et relancer la société. Sans préjuger de la gestion passée, la direction actuelle pointe que le gouvernement n’a jamais payé l’intégralité des subventions prévues.
Reportage: TV5